Chaire UNESCO EFPOD

L’implication des femmes dans le processus de lutte contre le COVID 19 - Publiée le 10/04/2020

Le 1er avril 2020, devant une dizaine de journalistes, la Ministre Euphrasie Kouassi Yao, Titulaire de la Chaire Unesco Femmes « Eau, Femmes et Pouvoir de Décisions » et Coordonnatrice du Compendium des Compétences Féminines de Côte d’Ivoire a adressé un message fort aux Femmes de Côte d’Ivoire.
Répondant à l’élan de solidarité initié par SEM le Président de la République Alassane Ouattara, la Ministre Euphrasie Kouassi Yao a attiré l’attention des femmes à plus de responsabilité dans la gestion de la crise sanitaire (i) incité les femmes à la discipline et au respect strict des mesures barrières pour éviter et véhiculer la maladie au Covid 19 (ii) encouragé fortement les femmes du monde, d’Afrique et en particulier les femmes du Compendium, les femmes leaders à être de véritables actrices du changement (iii) en inventant des méthodes ingénieuses dans leurs communautés et au sein de leurs familles pour éradiquer le Corona Virus hors de nos frontières et par ricochet hors du monde entier.
En effet, la femme dans nos sociétés qu’elles soient développées ou non allient naturellement trois rôles sociaux : le rôle reproductif, le rôle productif et le rôle communautaire. Par son rôle reproductif La femme est dotée de capacités biologiques innées qui lui permet de donner naissance à l’humanité. De par son rôle productif elle exerce une fonction rémunérée ou exerce une activité pécuniaire lui permettant d’assurer son autonomisation financière. Enfin, à travers son rôle communautaire, la femme est l’épicentre des actions communautaires et de la gestion de la vie associative.
Ce triple rôle fait d’elle le pilier incontournable de la cellule familiale et communautaire, a fortiori le pilier de la société. C’est dans ce sens qu’elle a exhorté ses sœurs à prendre conscience de cette valeur précieuse dont elles seules sont les détentrices.
Fort de ce triple rôle, la Ministre, appelle à l’action, à l’amour, au partage, à la solidarité, à la responsabilité de chacune dans le civisme et la discipline. Elle invite la Femme Mère, la Femme Nourrice, la Femme Soignante, la Femme Résiliente, la Femme Forte, la Femme Entreprenante, à assumer le rôle qui est le sien : Sauver les vies.
En plus des mesures de précautions prescrites par l’OMS et observées par les États pour stopper net le Covid 19, elle a préconisé un élément additif essentiel pour le bien être spirituel, moral et physique de toutes et de tous qui est l’adoration du Créateur, le maître du monde invisible et visible celui qui subsiste par lui-même, l’Incommensurable et le Sublime « DIEU ».
Elle conclut par cette citation tirée d’un livre saint « rien n’est impossible à celui qui croit » et exhorte la population sans distinction de races, d’ethnies, de catégories socio-économiques à faire leur part, et Dieu fera le reste.
Conformément au discours de Anita BHATHIA, Directrice Exécutive adjointe de l’ONU Femmes du 26 mars 2020, nous demandons au gouvernement de prendre en compte le genre dans le processus de de lutte contre la pandémie à Covid 19. Les modalités de cette prise en compte sont les suivantes :
Sur le plan sanitaire et sécuritaire
Selon les statistiques du BIT, les femmes représentent 70% des travailleurs sociaux et médicaux, elles sont en première ligne dans la lutte contre ce virus qui fait une hécatombe. L’une des mesures recommandées est la prise en charge des besoins spécifiques. Il s’agira à cet effet de faire un état des besoins des femmes soignantes et leur fournir des équipements de protection individuels sexospécifiques. Il est par ailleurs important de prendre en considération, dans la réponse sanitaire, le fait que les femmes sont principalement les plus exposées aux malades et aux personnes âgées.
Faciliter davantage l’accès des femmes aux services de santé prénatale et post natale tout autre service dont elles ont besoin notamment la mise à disposition des contraceptions d’autant plus que la priorité médicale est orientée vers la lutte contre le Covid 19.
La situation de confinement, la promiscuité pourrait augmenter le taux de violences domestiques et violences basées sur le genre dans certains ménages. L’une des mesures urgentes à prendre est la mise à disposition d’une ligne d’assistance téléphonique, un numéro vert, et des centres de transit et services associés pour leur prise en charge.
Sur le plan socio-économique
La main d’œuvre féminine est très importante dans les secteurs fortement touchés par la pandémie au Covid 19 (Voyages, Tourisme, Restauration, production alimentaire…), les femmes sont majoritairement représentées dans le secteur informel et elles ont davantage de responsabilités sociales accentuées par les mesures liées au confinement. Elles doivent aujourd’hui jongler entre l’éducation et la garde des enfants, les travaux domestiques, les tâches bureaucrates ou activités génératrices de revenus rendant la femme particulièrement plus vulnérable que l’homme.
L’une des mesures préconisées par l’ONU Femmes est une meilleure équité dans la distribution de l’aide financière et matérielle. Prendre en compte le caractère essentiel des activités des femmes et groupements féminins qui assurent la production et la commercialisation des denrées alimentaires pendant cette crise.
Sur le plan de la représentativité et de la participation
L’ONU Femmes exhorte les gouvernants à inclure les femmes dans le processus de prise de décisions et la mise en œuvre des stratégies de lutte contre la pandémie. S’appuyer sur les capacités d’organisation des femmes assurera toujours selon l’institution, une réaction de la communauté car leur implication peut accélérer la dissémination de la pandémie et amplifier le message de distanciation Sociale.
Osons et mobilisons-nous, c’est ensemble : collectivement et individuellement que nous briserons la chaîne de contamination au Covid 19

Diplômée en Ingénierie du Genre