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Côte d’Ivoire. Les femmes exhortées à se faire dépister du cancer du sein à partir de 20 ans - Publiée le 28/10/2024

  
  

« Le cancer du sein peut se guérir : c’est possible en Côte d’Ivoire ». Le Compendium des Compétences féminines de Côte d’Ivoire (COCOFCI) entend contribuer à une appropriation de ce thème national, source d’espoir pour toutes celles qui ont cette maladie. Une conférence a été organisée à cet effet par le COCOFCI à l’intention des femmes, en vue de les sensibiliser en leur fournissant toutes les informations sur la maladie. Cela aura pour avantage de les amener à prendre des mesures préventives notamment le dépistage précoce tel que préconisé par la conférencière.

C’est le Pr Judith Didi Kouko Coulibaly, directrice générale du Centre national d’oncologie médicale et de Radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO) qui a été invité par le COCOFCI le samedi 26 octobre 2024 à entretenir les femmes sur le cancer. « Il est démontré scientifiquement que quand un cancer du sein est découvert tôt par un dépistage et qu’il est correctement traité, on peut en guérir. Et aujourd’hui on a démontré qu’en Côte d’Ivoire c’est possible », a telle révélé au nombreuses femmes qui ont effectué le déplacement à la salle de conférence de la Chaire UNESCO, Eau, Femmes et Pouvoir de Décision (CUEFPOD) dans la commune de Cocody, pour suivre cette séance de sensibilisation sur le cancer du sein. Le professeur a mis l’accent sur le dépistage précoce. « On ne souhaite pas avoir quelque chose. Mais si on découvre un cancer, les éléments sont là. Les plateaux techniques sont là. Il y a la possibilité de traiter ce cancer en Côte d’Ivoire et on peut en guérir. Le cri de cœur c’est, il faut se faire dépister. Se faire dépister, c’est venir à l’hôpital alors qu’on se sent en bonne santé », a-t-elle insisté.

Le dépistage pour toutes

Qui peut se faire dépister ? A cette question, elle a répondu que c’est toutes les femmes à partir de 20 ans. « A partir de 20 ans, vous devez apprendre à examiner vos seins vous-même. Il y a des techniques. Vous pouvez vous rapprocher des professionnels de la santé qui vont vous apprendre les techniques pour examiner vos seins », a conseillé la directrice générale du CNRAO. Les femmes doivent aussi se faire examiner les seins par un professionnel de la santé, toujours à partir de 20 ans, au moins une fois dans l’année. « Si à l’hôpital on vous a examiné et qu’on n’a rien senti, vous revenez l’année prochaine pour vous faire examiner par un professionnel de la santé. Vous continuez à vous examiner les seins vous-même », a-t-elle poursuivi. En Côte d’Ivoire, dans le cadre du dépistage, tant qu’une femme n’a pas 45 ans, il n’y a pas de mammographie ou d’autres examens de radio à lui demander. Par contre à partir de 45 ans et plus, si les professionnels de santé n’ont rien trouvé lors du dépistage, on demande systématiquement à la femme de faire une mammographie qui est la radiographie des seins. Et cet examen doit se répéter tous les deux ans. En temps ordinaire, la mammographie se fait dans les hôpitaux publics à 5000 FCFA. Dans le cadre d’octobre rose, elle coûte 2000 FCFA.

Le professeur Judith a également instruit les femmes sur les facteurs de risque du cancer de sein. Il s’agit notamment de la sédentarité, du tabac, de l’alcool, la puberté précoce avant 13 ans, la ménopause tardive après 55 ans. Mais, ces facteurs selon le professeur Judith, ne sont pas systématiquement des causes du cancer du sein. Car le cancer du sein n’a pas de cause, mais des facteurs de risque. Il faut toutefois faire attention à ces facteurs.

Traitements

Sur les traitements du cancer du sein, la directrice générale du CNRAO a indiqué entre autre la chirurgie qui consiste à extraire toutes les cellules affectées et les alentours. Il y a aussi la radiothérapie qui est un traitement local et la chimiothérapie qui s’attaque aux cellules affectées dans le sang. Elle a indiqué que la chirurgie n’est pas possible dans tous les cas surtout quand la maladie a déjà atteint d’autres organes du corps. A ces traitements, s’ajoutent les traitements non spécifiques dont le soutien psychologique, social, spirituel. La malade doit être bien entourée par ses proches et amis afin de lui permettre de remonter le moral. Le sport, notamment le gymnastique et la natation font partir des soins non spécifiques qui peuvent soulager la malade du cancer du sein. Dr Cissé savané Massandjé qui a également entretenu les femmes sur le cancer du sein à cette même occasion, a également évoqué ces traitements qui sont un accompagnement pour la malade et sa famille. Car la famille a aussi besoin de soutien dans cette épreuve.

Notons que cette activité de sensibilisation sur le dépistage précoce du cancer du sein a eu lieu sous l’égide de Mme Euphrasie Kouassi Yao, coordonnatrice nationale du COCOFCI. Le programme COCOFCI a été initié par le Président Alassane Ouattara. Il est piloté depuis le 4 octobre 2011 par la CUEFPOD dont Mme Euphrasie Kouassi Yao est la titulaire.

Diomandé Karamoko