Chaire UNESCO EFPOD

Genre: Deuxième réunion du groupe technique consultatif sur la masculinité en Côte d’Ivoire - Publiée le 31/01/2025

Abidjan, Côte d’Ivoire – Dans une ambiance studieuse à la Chaire UNESCO « Eau, Femmes et Pouvoir de Décisions » (CUEFPOD), à Abidjan, des voix se croisent et des idées fusent. Ce mardi 28 janvier 2025, la deuxième réunion du Groupe Technique Consultatif (GTC) s’est tenue dans un format hybride, rassemblant représentants du gouvernement, chercheurs, partenaires internationaux et experts en ingénierie du genre. L’objet des discussions : une étude nationale sur la masculinité positive, menée en partenariat avec l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), visant à interroger l’impact des normes masculines sur les inégalités de genre et les violences faites aux femmes.

Présidant la séance, Euphrasie Kouassi Yao, Conseillère Spéciale chargée du Genre auprès du Premier Ministre et titulaire de la Chaire UNESCO, a mis en avant l’importance de cette initiative en des termes précis : « Ce projet ambitieux marque une avancée décisive vers la promotion d’une masculinité positive en Côte d’Ivoire et nous permettra de consolider notre rang de Champion d’Afrique de l’Égalité des Chances hommes-femmes. Il reflète l’engagement du Gouvernement ivoirien et de toutes les parties prenantes à bâtir une société plus inclusive, où égalité et respect mutuel deviennent des piliers de notre développement commun. »

Au cœur des débats, un travail de fond sur les outils de collecte de données et le cadre conceptuel actualisés, validés par les membres du GTC. Parmi les thématiques abordées, la question des contradictions entre attitudes individuelles et normes collectives, l’impact des stéréotypes sur la perception du rôle des hommes, et les mécanismes de transmission de ces normes dans la société ivoirienne.

Les défis sont nombreux. En Côte d’Ivoire, comme ailleurs en Afrique de l’Ouest, la masculinité est souvent définie par des attentes sociales rigides, façonnant les rôles économiques et familiaux. L’étude vise à déconstruire ces représentations pour mieux comprendre comment elles influencent l’autonomisation des femmes et la persistance des violences basées sur le genre.

« La participation active du GTC et l’engagement du gouvernement ivoirien sont des gages de succès pour cette initiative », a souligné Hyeshin Park, membre de l’équipe de l’OCDE. L’étape suivante consistera à lancer la collecte de données sur le terrain, en utilisant les outils méthodologiques validés. Les résultats de cette étude, attendus d’ici la fin de l’année 2025, pourraient jouer un rôle clé dans l’élaboration de politiques publiques plus inclusives, en faveur d’une société où les normes de genre ne seraient plus un frein à l’égalité des chances.

Dans un contexte mondial où les débats sur la masculinité et l’égalité se font de plus en plus pressants, la Côte d’Ivoire veut s’imposer en pionnière sur le continent africain. Reste à voir si les recommandations issues de cette étude sauront convaincre et transformer les pratiques, dans un pays où les résistances culturelles et sociales restent un enjeu de taille.

Alpha Mourinho