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À Bouaké, Euphrasie Yao galvanise les femmes du Gbêkê pour un leadership au service du développement - Publiée le 26/05/2025

  
  

Ce jeudi 15 mai 2025, l’amphithéâtre de la Faculté de Médecine de l’Université Alassane Ouattara a vibré au rythme d’un message d’espoir et de mobilisation. Plus de 600 femmes, venues des quatre départements de la région du Gbêkê, ont répondu à l’appel du Forum Régional des Femmes et des Filles, un événement inédit placé sous le sceau de l´engagement féminin pour un développement durable et une autonomisation véritable.

« Il ne faut pas attendre. Il faut oser aller là où se trouvent les opportunités, changer de mentalité pour progresser. C’est ce que d’autres ont fait avant vous », a-t-elle déclaré, lançant une exhortation à l’ambition féminine, à l’enracinement dans l’histoire et à l’émancipation intergénérationnelle.
Une dynamique régionale impulsée pour et par les femmes
Ce forum, qui est prévu s´achever ce jour samedi 17 mai, est co-organisé par le Conseil Régional de Gbêkê, le Ministère de l’Environnement et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Il bénéficie du haut patronage de la Ministre d’État Anne Désirée Ouloto et de la présidence du Ministre Assahoré Konan Jacques, président du Conseil régional de Gbêkê. L’événement s’inscrit dans une dynamique régionale et nationale visant à renforcer les capacités des femmes et des filles en matière d’autonomisation économique, de leadership et de participation citoyenne.

Pour la Ministre Euphrasie Yao, ce forum n’est pas un simple espace de discours. Il s’agit d’un levier stratégique pour accélérer l’intégration des femmes dans les processus décisionnels, dans la gouvernance publique comme dans les sphères économiques.

« Quand les femmes, quel que soit leur niveau, et les hommes sont ensemble, là, c’est durable », a-t-elle souligné, rappelant que l’inclusion est une condition sine qua non de toute ambition de développement durable.

Briser les stéréotypes, instaurer la paix, renforcer la résilience
Parmi les axes forts de son intervention, la question des normes sociales a occupé une place de choix. La conseillère a appelé à un démantèlement résolu des stéréotypes de genre, interpellant même les figures masculines de l’entourage familial. « Les papas, aidez-nous à briser ces normes », a-t-elle lancé avec conviction.

Autre pilier de son message : la paix, qu’elle qualifie de socle inaliénable pour toute progression sociale et économique.

« S’il n’y a pas de paix, vous ne pouvez pas aller au marché. Ne dites pas que c’est pour les autres. Il faut travailler ensemble pour qu’il y ait la paix. »

Son discours a été accueilli avec ferveur, renforcé par la présence de figures telles que la vice-présidente du Sénat, Sarah Sacko Fadiga (représentante de Kandia Camara), et de la Représentante Résidente de l’UNFPA, Cécile Compaoré Zoungrana.

Un programme ambitieux et transformateur
Selon Mariam Koné, présidente du comité d’organisation, le forum a proposé un programme dense et transformateur ; entre sessions de formation en leadership et autonomisation économique, ateliers santé et bien-être, débats sur la gouvernance et la participation des femmes, ainsi que du coaching sur la connaissance de soi comme levier de leadership.

L’objectif est clair ! Donner aux femmes et aux filles de Gbêkê les outils pour s’affirmer, décider et impacter durablement leur territoire.

Sur ses réseaux sociaux, Euphrasie Yao a qualifié ce moment d’« intense échange, de transmission de convictions et de renaissance d’espoir ».

Au-delà des discours, c’est une dynamique nouvelle que ce forum semble cristalliser. Celle d’un féminisme pragmatique, enraciné dans les territoires, porté par des femmes leaders africaines, et qui lie développement, paix, équité et engagement. À Bouaké, ce 15 mai, un pacte a été scellé : celui de femmes décidées à bâtir l’avenir — non pas en marge du développement durable, mais à son cœur même.

Alpha Mourinho