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Côte d’Ivoire : 450 bénévoles formés par CRÉA-PAIX, « Un nouvel élan citoyen pour la paix » - Publiée le 26/08/2025

  
  

Le samedi 23 août 2025, dans une initiative citoyenne de grande envergure, la Chaire UNESCO « Eau, Femmes et Pouvoir de Décisions » (CUEFPOD) a organisé, à travers son programme CREA-PAIX, une formation intensive à l’endroit de 450 bénévoles venus de Côte d’Ivoire et de plusieurs pays à travers le monde.La rencontre s’est tenue à l’Amphithéâtre Adama Diawara de l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) de Cocody, sous la présidence de Madame la Ministre Euphrasie Kouassi Yao, représentée par M. Stanislas Nongbé, manager de la CUEFPOD.

Avec pour thème central « La non-violence active : outil et chemin vers une paix durable », cette formation s’est inscrite dans la deuxième édition de la campagne mondiale CREA-PAIX (2025–2026). Elle vise à renforcer les capacités des acteurs communautaires, notamment les jeunes et les femmes, afin de leur permettre d’agir efficacement dans leurs localités pour prévenir les conflits et promouvoir le dialogue social.

Les participants étaient issus de diverses régions de Côte d’Ivoire et de l’étranger : Guinée, Gabon, RDC, Burkina Faso, Maroc, France, Allemagne, États-Unis, entre autres. La session a réuni 350 personnes en présentiel et 100 en ligne, portant à plus de 705 le nombre total de bénévoles formés à ce jour par le programme CREA-PAIX.La session de formation a couvert deux axes principaux :

La communication non violente, comme outil de prévention des tensions ;
La conception de projets de paix, visant à traduire l’engagement citoyen en actions concrètes.
Des modules pratiques ont permis aux bénévoles de mieux comprendre les mécanismes de la violence, d’acquérir des outils de médiation et de s’approprier une démarche de paix centrée sur l’écoute, le respect et la responsabilité individuelle.

La formation a été assurée par des experts nationaux et internationaux, notamment :

M. Léon Rivière KOMENAN, sous-directeur des Programmes de l’UNESCO en Côte d’Ivoire ;
M. Hervé Daniel OUATTARA, consultant en ressources humaines et en gestion de projets ;
Mme Kelly Chonou KANGA, responsable du programme CREA-PAIX ;
M. Jean Cyrille BADO, directeur de la communication de la CUEFPOD.
Dans son adresse, M. Stanislas Nongbé a souligné la vision de Madame la Ministre Euphrasie Kouassi Yao : celle d’autonomiser les communautés pour qu’elles deviennent actrices et garantes d’une paix durable. Il a rappelé que la paix est un chantier collectif qui commence par chacun.« La paix n’est pas une attente. Elle est un choix quotidien, une responsabilité partagée », a-t-il souligné.

De son côté, la responsable du programme CREA-PAIX, porté par la Chaire UNESCO « Eau, Femmes et Pouvoir de Décisions », Mme Kelly Kangah, a tenu à faire de la sensibilisation et de la formation aux valeurs de paix une mission quotidienne. Inspirée par la vision de la ministre Euphrasie Kouassi Yao, fondatrice du programme, elle s’attelle à transformer chaque citoyen en acteur de paix dans son environnement immédiat.« La paix commence par soi », rappelle Mme Kangah. Pour elle, la première étape est la conscientisation, c’est-à-dire amener chacun, jeunes comme adultes, à réfléchir sur sa propre responsabilité.

« Quelqu’un m’a offensée ou blessée : dois-je rester spectatrice et me taire ? Non. Ce silence tue la paix. Il faut dialoguer, utiliser des mots de sagesse et apprendre à pardonner », explique-t-elle.

Cette démarche d’auto-examen et de pardon constitue le socle du programme CREA-PAIX, qui agit auprès des femmes, des jeunes filles et garçons, mais aussi au sein des couples et familles.

« Beaucoup veulent agir pour la paix, mais parfois, mal formés, ils font plus de mal que de bien. Avec CREA-PAIX, nous donnons les bons outils », a-t-elle souligné.

Aujourd’hui, le programme revendique plus de 600 bénévoles en Côte d’Ivoire, présents dans toutes les régions, ainsi que des relais dans plusieurs pays d’Afrique (Liberia, Cameroun, Guinée, Congo…) et à l’international (France, Canada, États-Unis).

Pour renforcer la visibilité de l’engagement citoyen, la Chaire UNESCO a lancé le challenge « Mon visage pour la paix ».

Chaque participant reçoit un macaron personnalisé à afficher sur ses profils sociaux (Facebook, LinkedIn, Twitter, Instagram) et s’engage à publier régulièrement des messages positifs dans le cadre du défi « 365 jours pour la paix ».

« Le visage incarne notre regard, notre parole, notre attitude. Avec un regard, je peux intimider ou réconforter. Avec mes paroles, je peux blesser ou construire », a insisté la responsable du programme.Convaincue que la jeunesse est un levier majeur de transformation sociale, Mme Kangah appelle les jeunes à rejoindre le mouvement.

« La paix ne se décrète pas. Elle se construit par des actions concrètes. Les formations sont gratuites, certifiées, et feront de vous de véritables artisans de paix », a-t-elle annoncé.

Le programme CREA-PAIX propose également une formation gratuite et certifiée via sa plateforme COFA. Il est accompagné de la campagne digitale #MonVisagePourLaPaix, qui encourage chaque citoyen à incarner la paix au quotidien et à afficher son engagement à travers les réseaux sociaux.

Dans le contexte de la prochaine élection présidentielle, les organisateurs entendent multiplier les actions :

Campagnes de sensibilisation dans les quartiers ;
Initiatives de médiation dans les zones sensibles ;
Promotion de la communication non violente dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Selon Jean Cyrille Bado, directeur de la communication, la paix ne peut exister sans une communication responsable, il faut apprendre à peser ses mots.« En tant que directeur de la communication, notre rôle est justement d’accompagner et de faciliter le travail de terrain », a-t-il souligné.

Pour lui, la communication étant transversale, il faut enseigner aux bénévoles les principes de la communication non violente.

Cependant, il affirme qu’on ne peut pas se dire “bénévole pour la paix” si l’on a soi-même une communication agressive ou violente, si l’on ne sait pas interagir correctement avec les autres.

« Nous voulons amplifier, à travers notre communication, une invitation à peser ses mots. Un leader, qu’il s’exprime sur les réseaux sociaux, dans un discours officiel ou pendant une campagne électorale, doit comprendre que chaque mot peut allumer une étincelle de violence dans le cœur de ceux qui l’écoutent », a-t-il expliqué.

M. Léon KOMENAN, sous-directeur de programme de l’UNESCO, par ailleurs formateur, a rappelé l’importance de ces sessions en cette période cruciale.« La paix est ce qu’il y a de plus utile, c’est ce qui nous définit. Elle fait partie de notre ADN. Nous ne devons pas vivre dans la peur, car la peur naît lorsque l’on condamne, juge ou stigmatise l’autre », a-t-il expliqué.

Il a souligné que l’objectif de cette initiative est de former des bénévoles, en majorité des jeunes, capables de porter un message de paix dans leurs communautés.

À travers cette formation, la Chaire UNESCO « Eaux, Femmes et Pouvoir de Décisions » confirme son engagement à agir en amont des crises, à travers une stratégie reposant sur trois piliers : conscientisation, formation et action.

Un cap est franchi dans la création d’une culture de paix en Côte d’Ivoire et au-delà de ses frontières.