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Euphrasie Yao, 14 ans d’impact et de rayonnement dans la valorisation des compétences féminines - Publiée le 07/10/2025

  
  

Euphrasie Kouassi Yao, quatorze ans d’impact et de rayonnement dans la valorisation des compétences féminines de Côte d’Ivoire et d’Afrique

Le 4 octobre 2011 marque une date fondatrice dans l’histoire du leadership féminin ivoirien. Ce jour-là, sous l’impulsion du Président de la République, Alassane Ouattara, naissait le Compendium des Compétences Féminines de Côte d’Ivoire (COCOFCI), un outil inédit destiné à révéler et valoriser les talents féminins du pays.À la tête de ce projet d’envergure nationale, Dr. Euphrasie Kouassi Yao, pionnière du genre en Afrique francophone, a su transformer une initiative présidentielle en un modèle de gouvernance inclusive aujourd’hui reconnu sur la scène internationale.

« Chaque fois que des femmes accèdent à des postes à responsabilité, les décisions sont plus inclusives, mieux acceptées, et la société retrouve son équilibre », affirmait le Chef de l’État lors du lancement du programme. Cette vision, devenue un credo national, a trouvé en Dr. Euphrasie Yao sa plus fidèle ambassadrice.Un instrument d’équité et de gouvernance inclusive

Le Compendium des Compétences Féminines s’inscrit dans la continuité des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire pour l’égalité des sexes. Le pays, signataire de la Convention CEDEF et de la Plateforme de Beijing, s’est résolument engagé à intégrer l’approche genre dans sa stratégie de développement.

Sous la coordination de la Ministre Euphrasie Yao, le COCOFCI s’est donné pour mission de renforcer la visibilité, la participation et le leadership des femmes dans tous les domaines de la vie publique et privée. Dès ses débuts, ses objectifs étaient clairement définis : fournir des données fiables pour le recrutement et la nomination de femmes compétentes ; identifier les secteurs où elles restent sous-représentées pour orienter les politiques publiques ; et bâtir un réseau solidaire de femmes leaders, unies autour des valeurs d’équité, de compétence et de justice sociale.De la base de données au mouvement de société

Ce qui était pressenti au départ comme un répertoire administratif s’est mué, au fil des années, en un véritable mouvement national et international.

En quatorze ans, la base de données du Compendium est passée de quelques centaines à plus de 18 600 femmes inscrites dont des cadres, des entrepreneures, des scientifiques, des artistes, des agricultrices ou des actrices communautaires, issues de toutes les régions et de toutes les confessions.

Sous la direction d’Euphrasie Yao, cette dynamique s’est appuyée sur des outils modernes et participatifs : une base de données interactive consultée par les institutions publiques et privées ; une application innovante et en ligne téléchargeable ; le premier annuaire national des femmes cadres de haut niveau, élaboré avec le concours de l’Institut National de la Statistique et distribué à l’ensemble du gouvernement ; mais aussi un programme de mentorat et de coaching ayant déjà accompagné plus de 3 000 jeunes filles, dont beaucoup ont accédé à l’emploi, à la formation ou à l’entrepreneuriat.Des résultats tangibles, un impact mesurable

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La proportion de femmes au sein du gouvernement est passée de 17 % en 2010 à 25 % en 2016 ; la représentation féminine au Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel atteint aujourd’hui près de 30 %.

Sur le plan politique, le nombre de femmes candidates aux élections législatives a triplé en cinq ans, passant de 105 en 2011 à 328 en 2016.

Mais l’impact du Compendium dépasse les statistiques. Il a favorisé une transformation culturelle profonde, en renforçant la confiance, la solidarité et la participation citoyenne des femmes.

« Le Compendium n’est pas qu’un outil administratif, c’est une philosophie du vivre-ensemble et du progrès partagé », confie Dr. Euphrasie Kouassi Yao.

Le réseau qu’elle a bâti incarne cette vision. Des femmes issues de différentes religions, ethnies ou sensibilités politiques collaborent aujourd’hui dans un esprit d’unité et de respect mutuel. Ce « vivre ensemble » féminin est devenu une force tranquille, un socle pour la paix et la cohésion nationale.

Un modèle africain salué par la communauté internationale

L’expérience ivoirienne a rapidement franchi les frontières. Reconnu comme meilleur programme africain de promotion du leadership féminin par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Compendium a également été salué par l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) et par l’Union Africaine. Cette dernière a d’ailleurs demandé à la Côte d’Ivoire de partager le modèle avec d’autres pays africains, parmi lesquels le Sénégal, le Congo, le Burkina Faso, le Togo, la Guinée et le Bénin.

Les résultats ne se sont pas fait attendre : le Bénin et la Guinée ont déjà mis en place leurs propres Compendiums nationaux, directement inspirés du modèle ivoirien. Ce rayonnement international confirme le statut du COCOFCI comme instrument de diplomatie du genre et de la paix, un outil de soft power qui renforce la crédibilité de la Côte d’Ivoire sur la scène africaine et mondiale.Quatorze ans de transformation et d’espoir

En ce 14ᵉ anniversaire, Dr. Euphrasie Kouassi Yao rend hommage aux femmes du Compendium et à toutes celles qui, par leur engagement, ont contribué à ce succès collectif. « Les histoires des femmes du Compendium sont la preuve vivante qu’aucune nation ne peut se développer sans elles », affirme-t-elle avec conviction, avant d’appeler « toutes les jeunes filles et femmes ivoiriennes à rejoindre le mouvement ».

De la vision d’un président à la détermination d’une femme, le COCOFCI est devenu un levier stratégique du développement national et un symbole d’excellence africaine. Quatorze ans après sa création, il demeure la plus belle illustration d’une vérité désormais universelle : Lorsqu’on investit dans les femmes, c’est la nation entière qui grandit.

Alpha Mourinho